Étape 3 : Kevin Benavides progresse, Puck Klaassen s’affirme !

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Étape 3 : Kevin Benavides progresse, Puck Klaassen s’affirme !

Pistes roulantes rapides, dunettes techniques, montée d’un col type trial, sections caillouteuses, navigation intense : la 3e étape de la Baja Morocco a mis les concurrents à rude épreuve. Si la dernière partie a dû être écourtée pour des raisons de sécurité , spectacle et plaisir ont été au rendez-vous lors des 206 kilomètres de spéciale.

De nouveaux visages à l’avant !

Vainqueure chez les SSV la veille, Puck Klaassen s’était rapprochée à 25 secondes de Michaël Metge au classement général. La Néerlandaise a remis le couvert aujourd’hui, réalisant même le meilleur temps du classement scratch devant les Ultimate. Elle s’impose dans sa catégorie devant le Portugais Rui Carneiro (+53″) et l’Argentin Kevin Benavides (+2’05”). Le double vainqueur du Dakar à moto a connu une première partie d’étape difficile en termes de navigation, avant de remporter la SS8 (spéciale 2 du jour). C’est la premère fois de sa jeune carrière de pilote auto qu’il signe un meilleur temps, lors de sa troisième journée de compétition sur 4 roues.

Battu par Simon Vitse hier, Mathieu Serradori a lui remis son nom au sommet du classement des autos, profitant d’un ennui mécanique affectant le concurrent nordiste. L’officiel Century termine devant le Belge Nicolas Delencre (+2’46”) et le Néerlandais Pol Van Pollaert (+3’26”). Quatrième du jour (+8’33”), Philippe Lambilliotte s’est distingué en remportant la SS7 (spéciale 1 du jour), une première pour lui. Serradori conforte sa place de leader du général devant Delencre et le duo 100 % féminin de chez X-raid, Maria Gameiro et Rosa Romero, à un peu plus d’une heure.

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Noa Sainct reste 3e derrière Benjamin Melot et Charlie Herbst © Ilyasse Achaoui / Baja Morocco

Deuxième des deux premières étapes derrière Benjamin Melot, Charlie Herbst a enfin réussi à avoir le dessus sur le Jurassien grâce à une navigation impeccable à moto. Il le devance d’une grosse minute au cumul des deux spéciales disputées ce samedi, tandis que Noa Sainct reste abonné à la 3e place (+6’12”). Solide depuis le départ, Melot se maintient confortablement en tête du classement général devant Herbst (+11’04”) et Sainct (+31’10”). Les neuf motards engagés ont tous rallié l’arrivée et ne sont plus qu’à 48 heures d’en terminer.

L’histoire SSV du jour : Leconte est bon

Habitué du Rallye Dakar disputé à quatre reprises à moto (2015, 2016, 2022, 2023), le Normand Édouard Leconte avait quitté la course meurtri par des fractures au péroné et à la vertèbre lombaire L1. Si cet incident a scellé la fin de sa carrière sur 2 roues, la passion du rallye-raid était trop forte. Le gérant de l’enseigne Avenel Moto, à Neufchâtel-en-Bray, a fait son retour en course deux ans plus tard. D’abord au Carta Rallye, puis à la Baja Morocco cette semaine. Avec une différence notable : il avance désormais sur 4 roues, au volant d’un Polaris RZR Pro R. Sa décision, Édouard Leconte ne la regrette pas. Il était temps de passer à autre chose, prendre moins de risques, être davantage à l’écoute de sa famille. Et au volant de son SSV, il a retrouvé le plaisir qu’il ressentait au guidon. « C’est complètement différent, et pas seulement en raison du pilotage. À moto, tu es seul ; ici, on est deux dans l’habitacle. Les journées sont moins longues, on rigole, tu te sens moins esseulé quand il y a un problème… et je suis plus rapide qu’à moto ! », sourit-il. Le concurrent dieppois vient d’atteindre les 11 heures de course et occupe la 18e place des SSV à deux jours de l’arrivée. La suite ? Il se verrait bien disputer le Dakar dans quelques années. Mais va d’abord continuer à apprendre sur les spéciales tracées par Sébastien Delaunay.

L’histoire autos du jour : À la hauteur des attentes

Voir Mathieu Serradori et Loïc Minaudier dominer le classement général de la Baja Morocco n’est pas une surprise. Le CV des deux hommes, 6e du Dakar 2025, en faisait les favoris. Ils ont bien manœuvré pour remporter deux des trois premières étapes autos. La course marocaine est leur première dans le nouveau Century CR7, préalablement développé durant une semaine sur les pistes du Botswana, sur la base des données récoltées en Arabie Saoudite en janvier. « On a plein de choses à essayer : des réglages, différents amortisseurs, le fonctionnement de la voiture à haute température… », explique le duo originaire du sud de la France. Chaque neutralisation est l’occasion pour eux d’envoyer des données à leurs ingénieurs en Afrique du Sud, puis de procéder aux ajustements nécessaires. « On vient aussi bosser l’ouverture (des spéciales), notre coordination, notre compréhension du road book. On est très contents d’être ici et on avait coché la Baja Morocco pour préparer au mieux l’échéance du Dakar. La course grandit. Le staff s’est bien professionnalisé, ils ont mis les moyens et je crois que Sébastien Delaunay fait un excellent travail avec le road book », conclut le premier équipage française du dernier Dakar.

L’histoire motos du jour : Nouveau Challenge(r)

Le désert marocain n’a plus de secret pour Charlie Herbst. Entre ses stages de pilotage, le Carta Rallye ou la Baja Morocco, le Poitevin commence même à maîtriser la langue locale. Une chose a toutefois récemment changé chez lui : il voyage désormais aux couleurs du Challenger Racing Team, sa propre structure fondée en 2024. À travers elle, l’entrepreneur du Centre de la France accompagne les passionnés de rallye-raid dans leur découverte de la discipline, puis leur perfectionnement. Et le bouche à oreille commence à fonctionner. Engagé cette semaine, Guillaume Poyer est l’un de ses premiers clients. Le Haut-Savoyard avait arrêté la moto durant une vingtaine d’années, avant de se mettre en tête de disputer le Dakar. Il a contacté Charlie pour apprendre à rouler dans le sable et utiliser un road book dans les dunes de Merzouga. Les mêmes où il dispute aujourd’hui sa toute première course de rallye-raid. « Je découvre et je vais y aller étape par étape », promet-il. Guillaume bénéficie de l’assistance mécanique du Challenger Racing Team, et des conseils de son boss. Il a complété les trois premières étapes, totalisant 11 heures de course. Un peu moins de 500 kilomètres le séparent encore de sa première ligne d’arrivée.