Baja Morocco 2025, Étape 1 : Les favoris déjà au rendez-vous

Baja Morocco 2025, Étape 1 : Les favoris déjà au rendez-vous

Dunes, pistes WRC, difficultés de navigation : la première étape de la Baja Morocco 2025 a fait entrer les concurrents dans le vif du sujet, avec trois spéciales dessinées en trèfle pour un total de 238 kilomètres.

Les premiers vainqueurs célébrés

À moto, la hiérarchie attendue avant le départ s’est installée dès la première étape, avec les expérimentés Benjamin Melot et Charlie Herbst aux commandes de la course. Le pilote jurassien s’est adjugé la première spéciale, tandis que le patron du Challenger Racing Team a remporté les deux suivantes. Melot s’impose sur l’ensemble de la journée avec 7’56” d’avance sur son dauphin. Le podium du jour est complété par le jeune Noa Sainct, qui poursuit son apprentissage du rallye-raid sur la Baja Morocco. « Il ne faut pas brûler les étapes, mais il fait un super travail de navigation et montre déjà un sacré potentiel en n’étant pas loin des meilleurs », confie son mentor Loïc Minaudier. Victime d’un ennui mécanique, Olivier Anbergen enregistre le seul abandon du jour chez les 2-roues.

En autos, les favoris Simon Vitse et Mathieu Serradori se sont affrontés dès la première spéciale. Le Nordiste avait 55 secondes d’avance sur le Sudiste à l’issue des 86 premiers kilomètres. Un accident du leader dans la seconde section chronométrée a scellé le destin du match, le duo Serradori/Minaudier prenant la tête pour ne plus la lâcher. Les pilotes officiels Century ont également profité des neutralisations de 45 minutes entre les trois spéciales pour ajuster les réglages de leur nouveau CR7, mis à l’épreuve dans l’environnement relevé de Merzouga. Ils s’imposent devant Nicolas Delencre, déjà deuxième l’an dernier, et la Portugaise Maria Gameiro.

Mathieu Serradori a signé le meilleur temps de la première étape, toutes catégories confondues. © Ilyasse Achaoui / Baja Morocco

Les féminines brillent à tous les étages puisque Puck Klaassen domine les débats en SSV. La Néerlandaise remporte la spéciale pour un peu plus de 4 minutes devant Michael Metge, avec qui elle était à égalité en fin de première spéciale (km 86) avant de faire la différence. Pierre Lafay clôture le podium du jour, et donc du général.

L’auto du jour : les roses du désert

Six équipages 100 % féminin sont au départ de la Baja Morocco 2025, dont un en Ultimate. Toute de rose vêtue, la Mini JCW Rally 3.0d numéro 303 ne passe pas inaperçue dans le bivouac. À son bord : Maria Gameiro et Rosa Romero. Les deux concurrentes ont choisi la Baja Morocco pour développer leur pilotage et leur coordination sur une épreuve aux mille et un visages. « Ça s’appelle ‘‘Baja’’ mais c’est un vrai rallye-raid ! », souriait la pilote portugaise à l’issue de la première étape. Le duo ibérique a rencontré « quelques problèmes », qui n’altèrent toutefois pas sa bonne humeur. « Cette course, c’est aussi un entraînement pour nous, en pilotage comme en navigation. Nous apprenons des choses tous les jours. »

Si l’expérience est concluante, Maria et Rosa seront au départ du prochain Dakar en Ultimate, catégorie où elles pourraient constituer le seul équipage 100 % féminin. « Il nous fallait choisir une course et la Baja Morocco était la meilleure pour nous préparer », conclut la pilote classée 3e chez les autos ce soir.

La moto du jour : un ovni dans les dunes

Une Suzuki dans le désert, c’est rare. Encore plus quand on parle de la DR-Z4S, modèle initialement dédié au trail. Des petits chemins aux grandes dunes de Merzouga, n’y a-t-il qu’un pas ? Oui, selon Vincent Biau qui a décidé de le franchir. Toujours partant à l’heure de relever des défis improbables, l’organisateur de balades tout-terrain s’est lancé un nouveau challenge : emmener cette moto – relancée par le constructeur japonais cette année – à l’arrivée du Dakar. Il est venu la mettre à l’épreuve sur la Baja Morocco, après avoir longuement œuvré dessus.

« J’ai envoyé un message à Suzuki France, avec qui je travaille depuis quelques années. Je ne pensais pas qu’ils allaient me prendre au sérieux, mais ils m’ont suivi ! », raconte le concurrent français. « Je travaille fort sur ce projet car ils me font confiance, je vais chaque fois au bout de mes idées. C’est une moto faite pur voyager. J’a modifié le faisceau, renforcé l’autonomie pour monter à 24,5 litres, une tour de navigation… » Les spéciales tracées par Sébastien Delaunay sont « parfaites pour faire du testing, s’entraîner. C’est l’événement idéal ». Les 238 kilomètres de la première étape ont été validés avec succès. Environ un millier séparent encore la DR-Z4S de sa première ligne d’arrivée.

La Suzuki de Vincent Biau attire les regards. Même ceux des pilotes officiels KTM, Edgar Canet et Luciano Benavides ! © Baja Morocco

Le SSV du jour : un pilote pas comme les autres

Horum omnium fortissimi sunt Belgae. « De tous ceux-là les plus courageux sont les Belges », lit-on dans les Commentaires sur la Guerre des Gaules de Jules César. Cette locution latine colle parfaitement à Geoffroy Noel de Burlin. Athlète handisport, le Belge est devenu pilote auto à force de passion, d’entraînement et de rêve. Il travaillait depuis plusieurs années sur un véhicule révolutionnaire : un SSV avec lequel il pourrait tout faire tout seul, en dépit de cette paraplégie dont il a fait une force. Un projet unique au monde, gage de son abnégation et sa capacité à repousser les obstacles et les limites.

« En se battant, on peut y arriver. J’ai un jour rêvé sur mon lit d’hôpital que je fabriquerais une machine 100 % adaptée. J’ai aussi eu la chance d’avoir des gens qui croient en moi. Quand on ne lâche rien, tout est possible. La preuve, le buggy est là ! » Et après l’avoir testé sur le Rally Albania, le pilote soutenu par Zelos met son véhicule à l’épreuve sur la Baja Morocco. « C’est la première fois que je le teste dans les dunes, le sable, les pistes… Il a été pensé, développé, en grande partie pour ce type de terrain. Je suis assez confiant. » Rendez-vous est pris sur la ligne d’arrivée le lundi 6 octobre !